Vamanara, une première réussie pour l’élevage du Dr. Gilles Lorenzi
Président de l’Association des Propriétaires de Chevaux de Courses au Galop du Sud-Ouest, le Dr. Gilles Lorenzi endosse depuis peu la casquette d’éleveur et a fait mouche d’entrée le 15 novembre dernier, à Agen, avec le tout premier produit de son élevage, Vamanara, une fille de Whipper et de sa jument de coeur, Valentina Yes, qui avait permis à sa casaque de briller pour la toute première fois en 2014.
Sous le masque, le Dr. Gilles Lorenzi, éleveur, propriétaire, et Président de l’Association des Propriétaires de Chevaux de Courses au Galop du Sud-Ouest
Bien qu’il puise ses origines de l’autre côté des Alpes, en Italie, et que cela ne fait même pas dix ans qu’il a élu domicile au pied des Pyrénées, le Dr. Gilles Lorenzi est devenu, au fil des années, une personnalité incontournable des courses du Sud-Ouest. Ancien gentleman-rider, du temps où il résidait à Maisons-Laffitte, au cours des années 1990, propriétaire depuis 2012 et travaillant de concert avec essentiellement des professionnels de la région – Philippe Vidotto, Philippe Boisgontier, Charles Gourdain, Jean-Pierre Daireaux, Didier Guillemin, David Morisson, François Rohaut -, actuel Président de l’Association des Propriétaires de Chevaux de Courses au Galop du Sud-Ouest, et siégeant depuis un an maintenant au Comité de l’Obstacle de France Galop, ce jeune sexagénaire très actif, amoureux des courses et des chevaux depuis sa plus tendre enfance, endosse depuis peu une nouvelle casquette: celle d’éleveur. Si certains doivent attendre plusieurs années avant de voir les produits de leur élevage s’illustrer en compétition, le Dr. Gilles Lorenzi a réalisé une sacrée entrée en matière le 15 novembre dernier, en décrochant sa première victoire en tant qu’éleveur, et ce dès son premier partant avec le premier produit de sa jument de coeur, Valentina Yes, prénommée Vamanara.
En effet, cette très jolie pouliche par Whipper n’a pas manqué ses débuts le 15 novembre dernier, sur l’hippodrome d’Agen-Le-Passage, où elle est parvenue à s’imposer avec autorité sous la selle du jeune Clément Merille. Rapidement pointée à l’arrière-garde, et encore dernière au dernier passage en face, la représentante de Didier Guillemin a fait mouvement à l’amorce du tournant final, se rapprochant vivement à l’extérieur pour aborder la ligne droite en quatrième position, avant de reprendre un départ au poteau des 200 derniers mètres pour s’assurer définitivement le meilleur, Black Panther (Pomellato) et Elokante (Zanzibari), venant compléter le podium de l’épreuve, en léger retrait.
Vamanara, première en débutant et première partante de l’élevage du Dr. Gilles Lorenzi (© Robert Polin)
Forcément très fier de cette victoire, Gilles Lorenzi nous a indiqué: « La mère de Vamanara, Valentina Yes, m’a apporté beaucoup de joie en tant que propriétaire. C’est elle qui a porté mes couleurs pour la toute première fois et les a étrennnées de la meilleure manière possible: en passant le poteau en tête. Et aujourd’hui, voilà que son premier produit me fait gagner ma première course alors qu’il s’agissait de mon tout premier partant en tant qu’éleveur ! C’est une belle histoire qui se répète. Concernant le choix du nom Vamanara, j’ai souhaité gardé « Va » pour rappeler Valentina Yes, et ai complété avec Manara, le nom de famille du célèbre auteur et dessinateur de BD italien, Milo Manara, dont je suis absolument fan ». À en juger les oeuvres de ce dernier, on comprend mieux pourquoi…
L’une des oeuvres de Milo Manara, saisissante de beauté… tout comme la mouette, d’ailleurs ! (© Catawiki)
Pour rappel, la valeureuse Valentina Yes avait passé le poteau en tête à cinq reprises au cour de sa carrière sportive. La première fois parée de la casaque de Pegase Bloodstock, pour l’entraînement de Didier Guillemin, dans un réclamer toulousain, où la fille de Sinndar a été acquise par le Dr. Gilles Lorenzi, pour la somme de 15.600€. La deuxième victoire a donc été le théâtre de l’apparition -et du triomphe- des couleurs de ce dernier pour la première fois, avant que les trois autres n’aient été réalisées sous celles de Christian Granel, avec qui Gilles Lorenzi était associé. Nièce de la bonne Vertana, gagnante du Prix Panacée (L.) à Toulouse, en 2010, et appartenant à la même souche que le double lauréat de Gr.1 Vespone (Grand Prix de Paris et Prix Jean Prat), ainsi que des black-type Vanishing Cupid (Grand Prix du Lion d’Angers, L. et La Coupe de Marseille, L.), Purple Moon (Glorious Stakes, L.) et autre La Sylphide (Prix Pénélope, Gr.3), Valentina Yes disposait de nombreux atouts en sa faveur pour entamer une nouvelle carrière de poulinière, qu’elle effectue aujourd’hui du côté de Viven, au nord de Pau, au Haras du Luy de Thierry Poychicot.
Val d’Aoste, petite soeur de Vamanara par Mr. Owen née cette année… (© Facebook Caipira, Valentina and Speed Fire)
Gilles Lorenzi nous explique: « Je suis éleveur sans-sol et ai décidé de placer ma Valentina aux bons soins du Haras du Luy de Thierry Poychicot, qui n’est situé qu’à cinq minutes à peine de la maison. Il est donc très facile pour moi d’aller prendre régulièrement des nouvelles et de voir comment vont mes protégés. J’ai rencontré Thierry après la vente de yearlings Osarus de 2013, où j’avais acheté Speed Fire avec Philippe Boisgontier que nous avons donc placé au débourrage pré-entraînement au Haras du Luy. Actuellement, je n’ai que Valentina Yes comme poulinière, mais suis également associé comme co-éleveur sur une fille de Berkshire avec le Haras des Sablonnets et Jean-Pierre Totain. Je ne souhaite pas acheter d’autres juments dans un futur plus ou moins proche afin d’agrandir mon effectif. Je préfère me concentrer essentiellement sur les produits de ma Valentina ».
… et son grand frère par Berkshire, Virtus, qui sera entraîné par Didier Guillemin, à Mont-de-Marsan (© Facebook Caipira, Valentina and Speed Fire)
Des produits qui sont au nombre de 3 aujourd’hui, comme nous l’explique leur éleveur respectif: « J’ai tout d’abord amené Valentina Yes à deux étalons que j’aime beaucoup et qui étaient alors stationnés au Haras de Gelos, à Pau, à savoir Whipper et Berkshire. Whipper est donc le père de Vamanara tandis que Berkshire, un étalon qui me plaît énormément de par son modèle, ses performances en course (gagnant à 2 ans des Royal Lodge Stakes, Gr.2 de Newmarket notamment) et son pedigree (fils de l’excellente Kinnaird, lauréate du Prix de l’Opéra, Gr.1, à Longchamp, en 2005), m’a donné un superbe mâle, baptisé Virtus, qui est yearling aujourd’hui et va dorénavant rejoindre l’effectif de Didier Guillemin, à Mont-de-Marsan. Cette année, Valentina Yes a pouliné d’une très chic pouliche par Mr. Owen, dont la saillie m’a été généreusement offerte par François Rohaut, qui cherchait à amener à son ancien pensionnaire des juments bien nées et ayant performées en piste. Elle n’est pas retourné à l’étalon cette saison, mais je pense l’amener l’an prochain à Elliptique, qui vient de faire son arrivée au Haras de Pau-Gelos. Ce fils de New Approach, double lauréat de Gr.3 en France et d’un Gr.1 en Allemagne, n’a encore que peu produit, certes, mais je pense qu’il peut devenir un étalon très intéressant dans le futur« .
Elliptique, nouvel étalon du Haras de Pau-Gelos, et potentiel soupirant de Valentina Yes en 2021
Un futur qui se fera d’ailleurs sans la belle Vamanara, puisque cette dernière a été acquise à réclamer lors de sa deuxième sortie, le 26 novembre dernier, à Toulouse, alors qu’elle a une nouvelle fois crevé l’écran en refaisant littéralement le champ de courses, ne s’inclinant que d’une courte tête pour l’obtention de la victoire. L’élève du Dr. Gilles Lorenzi s’apprête donc à poursuivre sa carrière du côté Est du Sud, à Cabriès, chez Christophe Escuder, parée des couleurs verte et marron de Mme Janina Burger. Une pouliche lauréate en débutant désormais vendue à un nouvel entourage que son propriétaire-éleveur n’a pu voir, ne serait-ce qu’une seule fois, dans ses oeuvres, sur un champ de courses, pour les raisons que nous connaissons tous. « Cela me fait un petit pincement au coeur de la voir partir comme cela. Mais comme tout le monde, il faut aussi générer des entrées d’argent, surtout dans une année aussi compliquée. Ce qui me fait le plus mal, c’est que les propriétaires, ainsi que les éleveurs, qui sont des acteurs à part entière de la filière hippique, ne puissent toujours pas se rendre sur les hippodromes à l’heure actuelle, surtout s’ils ont un ou plusieurs partants au cours de la réunion. Il faut leur laisser le droit d’aller voir courir leurs pensionnaires ! Comment voulez-vous qu’une dizaine de personnes en plus sur l’hippodrome -car c’est la moyenne du nombre de propriétaires recensés par réunion-, portant masques et respectant les distanciations physiques sur un espace à l’air libre de plus de 20 hectares puissent faire accélérer la propagation du virus sur le territoire ? Ce risque est nul ! Je me permets de l’affirmer, étant moi-même médecin de profession. Avec les (très) nombreuses demandes exercées par d’autres propriétaires français et différentes associations de la filière, j’ai le secret espoir que cela incite les décideurs de nos institutions à s’atteler le plus rapidement possible à la rédaction d’un nouveau cahier des charges, bien précis, afin d’autoriser un retour des propriétaires sur les hippodromes pour encourager leurs protégés ».
Le Dr. Gilles Lorenzi, et deux autres membres du bureau de l’Association des Propriétaires de Chevaux de Courses au Galop du Sud-Ouest, Axelle Negre de Watrigant et Hervé Chamarty
Pourquoi pas dès ce samedi 05 décembre, journée de lancement du meeting de Pau 2020-2021, où l’un des fers de lance de Gilles Lorenzi, Speed Fire, vainqueur à sept reprises, dont trois fois sur l’hippodrome du Pont-Long, en plus de deux accessits dans les Prix Antoine de Palaminy (L.) et Bernard de Dufau, fait actuellement partie des engagés des Prix de Pardies et Comte de Saint-Cricq. Gilles Lorenzi nous a précisé quant au programme hivernal de son champion: « Speed Fire est vraiement très beau actuellement. Il va peut être courir dès le premier jour du meeting d’hiver, mais il a aussi un très bel engagement une semaine plus tard. Pour l’heure rien n’est encore décidé: j’attends le choix de son entraîneur, Jean-Pierre Daireaux. Cette première course nous dira si l’on prend la voie des gros handicaps du meeting et de la consolante du Grand Steeple (le Prix Gaston Phoëbus, ndlr), ou celle des courses à conditions le cas échéant. J’espère juste pouvoir aller l’encourager au moins une fois au cours de l’hiver ! ». Et nous de voir les débuts du petit frère de Vamanara, Virtus, ainsi que les prochains produits de l’élevage Lorenzi en course !