Silas Marner devient étalon au Haras de Saint-Vincent
Silas Marner au Haras de Saint-Vincent ©Pubert
« Nous partons à l’inverse de la tendance actuelle, qui veut qu’on fasse saillir un maximum de juments de tous les niveaux, en espérant que, par le nombre, il sorte quelque chose de valable« , explique Thierry Dalla Longa, l’homme du Haras de Saint-Vincent qui a redonné vie au grand site historique d’Emile Lestorte au pied des Pyrénées. » Alain Jathière ne souhaite pas fixer de prix de saillie pour Silas Marner. Il va le soutenir avec ses propres juments, puisqu’il se lance dans l’élevage par la même occasion, et il va saillir des poulinières extérieures, pas forcément nombreuses, mais qui seront choisies sur leur qualités. »
Aujourd’hui, le turfiste provincial sait de Silas Marner qu’il a terminé une riche carrière à 9 ans chez Jean-Claude Rouget en 2016, atteignant les 15 victoires pour 36 sorties grâce à ses 4 derniers succès à Tours, La Roche-Posay, Bordeaux et Hyères. Son entraineur, désormais très classique, ne garde pourtant pas de vieux chevaux. » je conserve toutefois un ou deux bons chevaux d’âge qui font leader aux poulains car ils ont beaucoup de vitesse. Mais il faut aussi les courir de temps en temps pour leur conserver le moral car ils doivent savoir pourquoi ils travaillent » expliquait le maître de Pau en octobre 2016. A noter que ces maîtres d’écoles pour jeunes chevaux ont aussi la même fonction, parfois, pour les jeunes jockeys…
Silas Marner à Longchamp ©APRH
Mais si brillante fut-elle, la dernière saison de course de Silas Marner ne doit pas occulter la première partie de sa carrrière où il s’est propulsé au meilleur niveau du mile. Il n’a pas pu courir à 2 ans, victime d’un problème de pied qui l’a écarté de l’entrainement pendant 8 mois. Il avait alors été soigné par Thierry Dalla Longa, qui connait donc le cheval depuis longtemps. Il a gagné 2 courses à 3 ans, à Salon-de-Provence et à Craon, puis 1 course à Saint-Cloud à 4 ans, avant de monter en puissance à 5 ans grâce à 2 succès de Listed à Craon (Prix Point du Jour) et Deauville (Prix Luthier). A 6 ans en 2013, il décroche la palme du Prix Edmond Blanc (Gr.3), associé à Jean-Bernard Eyquem, avant de remporter une troisème Listed à Longchamp, le Prix de Montretout qui exige une grande vitesse de base puisqu’il se dispute sur les 1400m de la nouvelle piste.
Silas Marner (1,64m) rentre sain et net au haras. Elevé au Haras du Mezeray pour R. Philipps, c’est un fils de Muhtathir, comme Doctor Dino dont la production est bien confirmée désormais, avec une père par Kendor dont on connait l’influence sur l’élevage français. Il est né d’une ancienne souche Lagardère qui fait beaucoup de gagnants depuis 2 décennies. La mère Street Kendra, gagnante à 10 courses, a produit 10 vainqueurs, dont 6 black type et la mère de Baracas, gagnant de Listed en haies en Irlande. Silas Marner est aussi le neveu de Stretarez (Prix Vicomtesse Vigier Gr.2) et Street Shaana (Prix de Lutèce Gr.3), elle-même mère de Sourabad qui a remporté 2 Listed à Auteuil, les Prix Gaston Branère et Univers II. On trouve également dans la proche famille Grape Tree Road (Grand Prix de Paris Gr.1) et Watar (Prix Maurice de Nieul Gr.2, et Chaudenay Gr.2). Voilà donc un papier mixte, avec de la tenue et de l’obstacle dans le pédigrée d’un cheval…de vitesse.