Jean Biraben, nouveau président de l’Ecsso : » il faut que le peuple soit respecté «
Jean Biraben
» Je prends le relais d’Yves Frémiot, qui a souhaité arrêter pour des raisons personnelles. J’aurais sans doute préféré qu’un candidat plus jeune que moi prenne la présidence mais j’ai toujours le regard tourné vers l’avenir, ce qui est nécessaire dans l’élevage où l’enthousiasme est une obligation. Il ne s’agit pas de faire la révolution mais mon 1e combat sera de défendre la primes à l’éleveur pour les chevaux d’âge (6 ans et plus en plat, 10 ans et plus en obstacle), dont la suppression a été une décision débile, car elle pénalise tous les petits éleveurs. En effet, on a besoin de tout le monde. Si les grands haras sont des locomotives, ce métier est trop ingrat pour qu’on néglige ainsi les petits éleveurs. En fait, à part quelques uns, on est tous perdants dans cette affaire. »
Né au pied des pyrénées, Jean Biraben est un béarnais pur sauce, qui a fait du rugby jusqu’à 28 ans et à qui il vaut mieux éviter de marcher sur les pieds. » D’ailleurs, au rugby, la plupart des joueurs du top 14 proviennent de la base et des petits clubs. J’ai parlé deux fois à Edouard de Rothschild du cas de ces primes à l’éleveur, la dernière fois tout récemment quand il est venu à Pau. C’est quelqu’un d’accessible à qui on peut parler. Et je crois qu’on pourra les rétablir, même si on a peu de marge de manoeuvre financière vu l’état des enjeux au PMU. C’est une décision très impopulaire et nous sommes dans une année électorale. »
Justement, à l’heure de grands chambardements au galop, tout comme au trot d’ailleurs, la perspective électorale de la fin de l’année est un enjeu important pour le Sud-Ouest. En effet, l’ECSSO, avec ses 560 membres, est la plus grosse fédération régionale de France. » Des listes sont annoncées de toutes parts, mais on attend toujours des précisions ! Pour ma part, je ferais en sorte que l’on soit écouté, car ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Je suis tout d’abord un commerçant et je n’aime pas la politique politicienne, mais je suis un homme de dialogue, ce que j’ai prouvé depuis toujours au sein de mon entreprise. «
Jean Biraben a découvert les chevaux en 1965, à peine majeur. Invité aux courses de Mont-de-Marsan par l’oncle de sa future épouse (il s’est marié à 20 ans), il a eu le déclic à la rencontre de Jean Laborde. Il s’est lancé vraiment dans l’élevage à 25 ans et s’est tout de suite impliqué dans les institutions, en parallèle de ses activités professionnelles et du rugby. Jean Biraben a été membre du bureau de France Galop pendant 3 ans. » Aujourd’hui, je milite pour un vrai rassemblement des têtes pensantes au sein du comité de France Galop, dont je tiens à dire qu’il est actuellement trop nombreux. Les têtes pensantes doivent être représentatives, bien sûr ne pas avoir tous les mêmes idées et être capable de dialoguer pour avancer. Je suis un démocrate et on doit discuter avec le président élu, qu’il nous plaise ou non. Par exemple, il est bon d’écouter Equistratis qui a de très bonnes idées et dont le directeur délégué Jacques Carles est brillant. En revanche, les cooptés ne sont pas toujours conscients de ce qu’il se passe dans la réalité. C’est souvent le problème. Quand on travaille avec son argent, on voit les choses différemment et on repère mieux les économies à faire. Au PMU par exemple, même s’ils ont fait quelques efforts, il coute encore beaucoup trop cher en frais de fonctionnement. Aujourd’hui, on vit sur des acquis. On a vécu une grande époque mais on arrive pas à se rendre compte que les temps ont changé. Il n’y a pas que dans le monde du cheval que c’est comme ça. Mais les mouvements actuels sont la preuve qu’il faut qu’il se passe quelque chose pour que le peuple soit respecté. »
BUREAU DE L’ECSSO