DE ROYALE FRANÇOIS À ROYAL SAGA, OU LA FOLLE HISTOIRE DES « POULIDOR » DE DOMINIQUE BRESSOU AVEC LE PRIX LA PÉRICHOLE

Couru ce 25 juin à Auteuil, le Prix La Périchole (Gr.3) est tombé dans l’escarcelle de Royal Saga qui, à défaut de plusieurs accessits, n’avait pas encore réussi à s’imposer jusque-là. L’histoire de ce fils de Choeur du Nord, élevé et appartenant à l’Écurie Sagara, n’est pas sans rappeler celle de Royale Francois, un autre « Poulidor » dont le tout premier succès en compétition avait eu lieu dans cette même course, en 2009, sous la même férule de Dominique Bressou !

Royal Saga, bien entouré après sa première victoire en compétition, acquise dans l’édition 2024 du Prix La Périchole (Gr.3), à Auteuil, sous la selle de Gabin Meunier (© APRH)

 

De toutes les qualités d’homme de cheval qu’il possède, la patience semble être celle qui se démarque le plus chez Dominique Bressou. Il faut dire que l’ancien jockey aux 300 victoires en obstacle (dont sept au niveau Groupe, ndlr), installé entraîneur depuis 10 ans maintenant du côté de Dragey-Ronthon, dans la Manche (après quelques années en région parisienne), n’a pas son pareil pour « attendre ses chevaux ». Les laisser venir avec le temps. Et ainsi les faire durer. Les faire vieillir. Bien vieillir. Il n’y a qu’à voir parmi les champions que lui et toute son équipe ont et ont eus dans leurs boxes. À commencer par le crack Milord Thomas (Kapgarde) qui, avant ses sacres dans trois Prix La Haye-Jousselin (Gr.1), un Grand Steeple-Chase de Paris (Gr.1) et un Prix Maurice Gillois (Gr.1), avait tout de même attendu sa 11e apparition publique pour « briser la glace » et « perdre son statut de maiden ».

 

Après Royale Francois en 2009, Dominique Bressou est parvenu à remporter un autre Prix La Périchole (Gr.3) à Auteuil grâce à l’un de ses « maidens », Royal Saga en l’occurence, pour l’élevage et la casaque de l’Écurie Sagara (© APRH)

 

Quelques années avant cela, l’EARL de la Vie, c’est-à-dire André Michel et sa famille, ainsi que Magalen Bryant, les éleveurs et la propriétaire de Milord Thomas, avaient quelque peu vécu le même scénario au travers d’un autre de leur fer de lance, alors façonné lui aussi par Dominique BressouRoyale Francois (Kapgarde). En effet, après plusieurs accessits, notamment dans les Prix Finot des Poulains (L.), Hopper (L.) et James Hennessy (L.), ce dernier avait également dû attendre sa 11e sortie en compétition pour enfin rallier le poteau d’arrivée. Une première victoire amplement méritée, décrochée à l’occasion du Prix La Périchole (Gr.3), remporté sur les gros obstacles d’Auteuil, en 2009, sous la selle d’Anthony Lecordier.

 

Dominique Bressou, après la victoire de Royale Francois dans ce même Prix La Périchole (Gr.3), à Auteuil, en 2009, pour la casaque de la tant regrettée Magalen Bryant (à droite sur la photo) et l’élevage d’André Michel (à l’arrière-plan) (© APRH)

 

Et ce mardi 25 juin 2024, dans ce même Prix La Périchole (Gr.3), sur cette même Butte Mortemart, Dominique Bressou a réussi à refaire le coup pour la troisième fois, grâce à Royal Saga (Choeur du Nord), un élève et représentant de l’Écurie Sagara de Luc & Baudouin Gabeur qui n’avait, avant cela, encore jamais goûté aux joies du succès, malgré plusieurs accessits, dont certains au niveau black type. Avec le très adroit et en forme Gabin Meunier sur son dos, Royal Saga a longtemps mené la chasse derrière le fuyard Parika Vert (Alianthus) avant d’aborder le tournant final en tête puis de bien poursuivre son effort d’un bout à l’autre de la dernière ligne droite, pour finalement s’imposer dans un très bon style. Malgré sa belle attaque, Dschingis Love (Dschingis Secret) a dû se contenter de la deuxième place, deux longueurs derrière le lauréat, Ventura Highway (Kapgarde) étant quant à lui venu s’octroyer la troisième et dernière place sur le podium de cette épreuve, encore douze longueurs plus en retrait.

 

Royal Saga et Gabin Meunier, dans leurs oeuvres lors de l’édition 2024 du Prix La Périchole (Gr.3), qu’ils ont remporté avec brio, sur le steeple de la Butte Mortemart (© APRH)

 

Né et élevé dans les prés de Carcans, en Gironde, là même où est implantée l’Écurie Sagara de Luc & Baudouin Gabeur, Royal Saga a pour père le très en vogue Choeur du Nord (Voix du Nord), l’étalon de Guillaume Lassaussaye, proposé à 6 500€ la saillie en 2024, à qui il offre une première victoire de Groupe à Auteuil, en qualité de reproducteur, après les succès de Royale Milady Has (Prix Jean Granel), Imprenable (Prix Lutteur III et Prix des Platanes), Vision du Rheu (Prix Alain & Gilles de Goulaine), Heart Wood (Prix Univers II) et Baladin de Mesc (Prix des Platanes) au niveau Listed.

 

Choeur du Nord, le père de Royal Saga, un étalon qui a la cote en obstacle

 

Côté maternel, il est le huitième produit de l’excellente Royale Cazoumaille (Villez) qui, après une belle carrière sportive, auréolée notamment d’une victoire dans un Prix Count Schomberg (L.) et une deuxième place dans un Prix Juigné (Gr.3), à Auteuil, est devenue la mère de plusieurs vainqueurs en compétition. Et non des moindres ! En effet, on retrouve notamment parmi ces derniers Royal Astarania (Astarabad), vainqueur d’un Prix Murat (Gr.2), Royale Pagaille (Blue Bresil), titulaire, entre autres, d’un succès dans le Betfair Chase (Gr.1) d’Haydock, en Angleterre, ou encore Royale Margaux (Doctor Dino), dont le nom figure au palmarès des Prix James Hennessy (L.) et Durtain (L.) en France ainsi que de la Corsa Siepi dei 4 Anni (Gr.1) en Italie. À noter également que Khal Gino (It’s Gino), l’un de ses cousins (CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER AU PEDIGREE), sera présenté en vente le samedi 27 juillet prochain, à Bécon-les-Granits (Maine-et-Loire), lors du Show Lumet, organisé avec ARQANA, et en partenariat avec Dynavena.

 

Royal Astarania, l’un des glorieux frères de Royal Saga, ici peu de temps avant son sacre dans le Prix Murat (Gr.2), à Auteuil (© APRH)

 

Neveu d’Inoxe Royale (Villez), une ancienne lauréate du Prix Hopper (Gr.3), petit-fils d’Atreide (Sea Of Silver), gagnante à 3 ans du Prix Sagan (L.), et cousin de Roll On Has (Policy Maker), victorieuse en 2014 du Prix Alain du Breil (Gr.1), Royal Saga en a donc profité pour épingler un beau, très beau, et amplement mérité, premier trophée à son palmarès, lui qui jusque-là avait quand même dévoilé de sérieux moyens en s’accaparant plusieurs accessits, dont une deuxième place l’an dernier dans le Prix Stanley (L.), sur ce même hippodrome d’Auteuil. Preuve en est, encore une fois, qu’avec les chevaux, aussi dure soit la patience, d’autant plus pure est la récompense.